- bock
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• 1855; de l'all. Bockbier, altér. de Einbeckbier « bière d'Einbeck »I ♦1 ♦ Vx Pot à bière d'environ un quart de litre; son contenu. « Devant les cafés, s'accoudent aux petites tables, les buveurs de bocks » (Gautier).2 ♦ Verre à bière à pied, d'un huitième de litre. Bocks et demis.II ♦ Récipient muni d'un tuyau terminé par une canule qu'on utilise pour les injections.bockn. m.d1./d Verre à bière, d'un quart de litre environ. Boire un bock.d2./d Bock à injections: récipient muni d'un tube terminé par une canule, utilisé pour les lavements.⇒BOCK, subst. masc.A.— Verre à bière muni d'une anse, contenant environ un quart de litre. P. méton., contenu de ce verre. Boire, prendre un bock; une table où se dresse un bock d'une médiocre bière (HUYSMANS, L'Art mod., 1883, p. 113) :• ... nous nous asseyions côte à côte sur la banquette, tout le monde nous regardait d'un air de connivence, il commandait un bock et, pour moi, un galopin de bière, je me sentais aimé.SARTRE, Les Mots, 1964, p. 157.Rem. Chez les Goncourt on trouve le mot bock dans un sens directement emprunté à l'all. : en buvant du bock au grand-balcon (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1862, p. 1076).B.— P. anal., MÉD. Récipient de métal ou de matière plastique, muni d'un tuyau de caoutchouc terminé par une canule, et dont on se sert pour les injections, les lavements, etc. Il faudra (...) déterger les sinus par des injections au bock d'une solution légèrement antiseptique (E. GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 91)Prononc. :[
].
Étymol. ET HIST. — 1. a) 1862 « bière de Bavière » (E. et J. DE GONCOURT, supra rem.); b) 1866 p. ext. et méton. « verre de bière » (P. AVENEL, Les Calicots, p. 119); 2. av. 1914 p. anal. méd. et hyg. (Catal. d'instruments de chir. [Duffaud], p. 107).Empr. à l'all. Bock « bière de Bavière, fortement alcoolisée », forme apocopée pour Bockbier; à l'orig. du mot, l'all. Einbeckisch Bier, de Einbeck ou Eimbeck, petite ville de Basse-Saxe qui, dès le XIVe s., exporta sa célèbre bière, très riche en houblon (Brockhaus Enzykl., p. 17); en Bavière où fut introduite cette bière, le nom fut altéré en Aimbock ou Oambock puis abrégé en Bock au XIXe s. (Duden Etymol.), la 1re part. du mot ayant été comprise comme l'article indéfini (ein, prononcé oan en Bavière), AXEL LINQUIST, Deutsches Kultur- und Gesellschaftsleben im Spiegel der Sprache, Wiesbaden, 1955, p. 67.STAT. — Fréq. abs. littér. :156.DÉR. Bockeur, subst. masc. Client de brasserie habitué à consommer des bocks. D'un coup d'œil j'avais reconnu un bockeur, un de ces habitués de brasserie qui arrivent le matin, quand on ouvre, ... (MAUPASSANT, Contes et nouvelles, t. 2, Garçon un bock! 1884, p. 895). — 1re attest. 1884 id.; dér. de bock, suff. -eur2. — Fréq. abs. littér. : 1.BBG. — BEHRENS D. 1923, p. 91. — COLOMB. 1952/53, p. 118; pp. 217-218. — DARM. 1877, p. 260. — RIGAUD (A.). Poids et mes. Vie Lang. 1969, p. 296.bock [bɔk] n. m.ÉTYM. 1866; « bière de Bavière », 1862, Goncourt; de l'all. Bockbier, altér. de Einbeckbier « bière d'Einbeck », ville de Basse-Saxe, qui exporta sa bière en Bavière dès le XIVe; ein étant compris comme l'article, le mot fut abrégé en bock, d'où Bockbier.❖———1 Vx. Pot à bière contenant environ un quart de litre. ⇒ Chope. || Bock ruisselant de fraîcheur (→ Attabler, cit. 5). — Contenu de bière de ce pot. || Garçon, un bock !, nouvelle de Maupassant (où l'on trouve le dér. archaïque bockeur « buveur de bière »).1 Devant les cafés, s'accoudent aux petites tables, le cigare à la bouche, les buveurs de bocks.➪ tableau Noms de récipients.2 Verre à bière à pied, unité minimale de consommation au café (par oppos. au demi de forme cylindrique, sans pied, et de contenance plus importante, mais bien inférieure au demi-litre). || Un bock vide (→ 1. Patron, cit. 9). — REM. Le mot, très usuel jusqu'en 1940, a vieilli.2 Des croque-morts avec des bocks tintaient des glasApollinaire, Alcools, p. 139.♦ Par métonymie. Contenu d'un bock. || Boire quelques bocks. || Bock bien frais.3 J'aurais été, comme cela eût été très bien pour moi, professeur de philosophie dans une petite ville de province, que tous les soirs j'aurais été jouer aux cartes et boire des bocks au café.Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 198.4 Je n'accepte ni l'un ni l'autre, mais ne vous fâchez pas, nous allons concilier les deux points de vue : comme paiement et excuses, vous allez m'offrir un bock.Jean Prévost, les Frères Bouquinquant, p. 132.———II (Av. 1914, in T. L. F.). Méd. Récipient muni d'un tuyau terminé par une canule, qu'on utilise pour les injections, les lavements. || Bock à injections.———1 Argot anc. Postérieur, anus. ⇒ Bol, pot.❖HOM. Boc.
Encyclopédie Universelle. 2012.